Quand la beauté nous sauve ...

Quand la beauté nous sauve

Charles PEPIN

Le livre est attrayant, et on a envie de le prendre en main dès que le regard s'est posé sur lui ... Alors tout naturellement on le saisi, on le retourne et, on découvre le fameux pitch .... Philo .... ouhhh là là ... quoique un peu intrigué tout de même parce que le sujet à l'air passionnant. Alors, on fait défiler les pages rapidement, comme si on voulait le déramer le livre ... l'oeil est automatiquement attiré par Kant, Hegel, Freud ... Et on répète ... ouhhh là là ! ... et on s'apprête à le reposer le livre ...

Alors là, je dis STOP ! ...  Reprenez-le ce livre, et dirigez vous directement vers la caisse ... la philo n'est pas réservée à une élite intellectuelle ! .... Et si vous saviez le nombre de fois où vous abordez sans le savoir vraiment des sujets de philo ... 

Ce livre n'est pas un recueil qui va vous expliquer en long, en large et en travers, quels sont les canons de la beauté ... ce n'est pas non plus un manuel de critique d'art ... 

Et quand l'auteur nous parle de Kant, d'Hegel ou de Freud, c'est juste pour nous dire combien la beauté qui nous entoure nous est nécessaire, nous apaise, nous fait vibrer et nous libère ... Il nous montre également que la beauté n'est pas uniquement accrochée aux murs des Musées ... mais que nous la côtoyons, la ressentons, chaque jour ou presque, même si parfois elle provoque force incompréhension de la part de notre entourage .... 

Je ne vais pas vous faire une analyse du livre ... loin de là ... et je me verrais bien impudente d'analyser un écrit de Charles PEPIN, agrégé de philosophie, diplômé de Sciences PO et HEC ! .... 

Je voudrais seulement que vous compreniez que tout compte fait je ne suis pas une hurluberlue si je m'arrête tout d'un coup, enfin sur le bas côté tout de même, je ne suis pas inconsciente non plus ! ... ; donc, si je m'arrête subitement sur cette petite route de l'Eure en revenant de Louviers pour regarder un ... arc-en-ciel, avec le spectre continu et les deux pieds ... oui, oui, les deux pieds, comme dans les livres d'images pour enfants ... 

J'ai fait deux ou trois petits clichés avec mon téléphone uniquement pour figer l'image dans ma mémoire ... parce que ces photos ne m'ont jamais vraiment redonné la même impression ... elles me l'ont juste rappelée, m'ont aidée à retrouver cette émotion pure devant le mystère du phénomène .... 

Je sais très bien qu'un arc-en-ciel n'est plus un mystère depuis longtemps ... c'est bien expliqué dans tous les manuels, même ceux destinés aux plus jeunes ... le mystère venait d'ailleurs ... 

Ma seconde expérience, à l'issue de la lecture de ce livre, a été ma réaction devant une photo qui a fait le tour du monde, une photo de Kevin Carter ... remise en mémoire par un ami ... 

Insoutenable à première vue .... telle avait été ma réaction primaire .... et pourtant cette photo elle a été vue et revue, ... et pourtant, il nous est difficile d'en détourner le regard, de s'y soustraire ...

On peut y voir plusieurs raisons ... notre culpabilité peut-être devant nos poubelles débordantes de choses qui sauveraient sans doute la vie à cet enfant ... ou bien encore le sentiment que l'on peut éprouver pour ce vautour, qui attend patiemment que la vie ait quitté ce petit corps, alors que d'un simple coup de griffe, il pourrait abréger ses souffrances et se régaler ... C'est comme si il attendait, préservant l'âme, avant de se jeter sur la dépouille charnelle ... 

Que l'on se sente coupable dans notre société de surconsommation, ou que l'on ait une approche plus spirituelle, ou encore pour bien d'autres raisons, toujours est-il que cette photo ne peut pas laisser insensible, qu'elle revêt une forme de beauté qui va bien au-delà  de la représentation plastique ....

Et si je ne vous ai pas convaincu ... je vous invite à écouter directement l'auteur ...

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Quand la beauté nous sauve  par Charles PEPIN, chez Robert LAFFONT (2013)